Hôpital Général ou Salpêtrière : Différence entre versions

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L''''hôpital Général ou Salpêtrière''' est un hôpital de Paris, actuel Hôpital de la Salpêtrière, [[boulevard de l'Hôpital]], dans le 13{{e}} arrondissement de Paris.
 
L''''hôpital Général ou Salpêtrière''' est un hôpital de Paris, actuel Hôpital de la Salpêtrière, [[boulevard de l'Hôpital]], dans le 13{{e}} arrondissement de Paris.

Version du 21 juillet 2015 à 11:31

L'hôpital de la Salpétrière sur le plan de Vaugondy (1760)
Pelle historique de la Ville de Paris
Pavillon central
Conduite des filles de joie à la Salpêtrière par Jeaurat, 1755
Loges d'aliénées construites par Viel en 1789
La comtesse de Valois de la Motte, à sa sortie de la prison de la Salpétrière, traversant la Seine vis-à-vis de la Bastille. Publié le 7 juin 1790
Massacre à la Salpêtrière, 3 septembre 1792
Pinel délivrant les aliénés à la Salpêtrière en 1795 par Tony Robert-Fleury
Les jardins de la Salpêtrière (Armand Gautier-1857)
Bal des folles à la Salpetrière en 1888

L'hôpital Général ou Salpêtrière est un hôpital de Paris, actuel Hôpital de la Salpêtrière, boulevard de l'Hôpital, dans le 13e arrondissement de Paris.

Description

Cet hôpital est créé au XVIIe siècle par Louis XIV à l'emplacement du petit arsenal, où l'on fabriquait la poudre pour les munitions, surnommé la « Salpêtrière », il en gardera le nom. C'est aussi le nom du 49e quartier de Paris dans le 13e arrondissement[1].

Les architectes Duval, Le Vau et Libéral Bruant se succèdent entre 1658 et 1678, puis, au XVIIIe siècle, Boffrand, Payen et Viel achèvent la construction de la Salpêtrière.

Cet hôpital est présent sur les plans de Paris en 1760 et 1771, sous le nom hôpital Général ou Salpétriere, avec la légende commencé en 1669.

La Salpêtrière est le premier et le plus grand des établissements de l'Hôpital général, institution voulue par les dévots du Saint-Sacrement, et destinée à l'enfermement des pauvres[2], principalement des femmes, jeunes filles et enfants mais aussi des couples.

Les pensionnaires sont rangés par dortoirs, voici un bref aperçu de ce classement, et du nombre de pensionnaires, en 1679[3],

  • (447) Vieilles femmes atteintes de chancres à Les Saints, Les Anges, Sainte-Vierge, Sainte-Anne et Sainte-Paule,
  • (329) Tricoteuses à Sainte-Geneviève, Sainte-Marthe et Sainte-Ursule,
  • (97) Femmes des moins âgées fileuses de chanvre à Sainte-Suzanne,
  • (96) Scorbutiques à Sainte-Appoline,
  • (6) Affligées de mal vénérien à envoyer au grand Bureau à La Miséricorde,
  • (37) Vieilles femmes infirmes en enfance à Saint-Hilaire,
  • (60) Nouvelles venues que l'ont instruit à Saint-Dorothée,
  • (148) Épileptiques, tricoteuses à ?,
  • (87) Filles contrefaites - mal taillées et innocentes à Sainte-Catherine,
  • (100) Femmes et Filles folles au Logis Sainte-Catherine,
  • (?) Folles par intervalles au Logis Sainte-Jeanne,
  • (?) Femmes et filles mal taillées au dortoir,
  • (?) Incorrigibles et mendiants ordinaires à L'Ange Gardien,
  • (50) Petits enfants à la bouillie à Sainte-Monique,
  • (13) Femmes à placer à Sainte-Marguerite,
  • (19) Enfants à la bouillie à La Crèche,
  • (54) Cordeuses et fileuses de laine à Sainte-Madeleine,
  • (53) Vieilles femmes fileuses à Sainte-Anays,
  • (49) Vieilles femmes fileuses inhabiles à Saint-Louis,
  • (102) Vieilles femmes fileuses qui ne peuvent presque rien faire à Sainte-Reine,
  • (80) Vieilles femmes qui ne peuvent presque rien faire à Sainte-Cécile,
  • (8) Impotentes paralytiques à Sainte-Renée,
  • (82) Couturières en draps à Saint-Claude,
  • (124) Couturières en linge à Sainte-Élisabeth,
  • (199) Écrouellées, tricotage à Sainte-Lyduvine,
  • (126) Malades et convalescentes à l'Infirmerie,
  • (31) Lavanderie à Sainte-Véronique,
  • (46) Servantes de cuisine à Sainte-Gertrude,
  • (3) Incorrigibles à La Jacquetière,
  • (163) Enfants à l'Enfant Jésus,
  • (433) Filles au tricot à Saint-Jean et Saint-Jules,
  • (420) Filles au point de France à Sainte-Claire et à La Conception de la Sainte-Vierge,
  • (35) Petites nouvelles venues à Sainte-Roze,
  • (27) Petites convalescentes à la Magdeleine,
  • (224) Vieillards et vieilles femmes mariées à Saint-Joseph la Ménagère,
  • (41) Vieilles femmes incommodées de la teigne à Sainte-Agnès.

En 1684, on construit, au centre de l'hôpital, la prison de la Force, destinée aux filles, ce qui fait de la Salpêtrière une maison de correction et bientôt une « Force », on y enferme les femmes condamnées en justice, les prostituées, des femmes internées à la simple demande de leur époux pour cause de tromperie et autre adultère, et aussi, sur la demande des parents, les jeunes filles dites perverses, paresseuses ou rebelles, ces dernières bénéficiaient d'un traitement plus favorable.

Entre la fin du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle c'est depuis la Salpêtrière qu'on embarque de force les prostituées aux colonies. C'est 240 filles du Roy, parmi les 327 de Paris et de sa région, qui sont envoyées à Québec depuis la Salpêtrière entre 1663 et 1773, une plaque rappelle ceci dans la cour Sainte-Claire.

En 1780 on construit l'Infirmerie Générale, œuvre de l'architecte Payen, c'est un tout petit début de médicalisation de la Salpêtrière, avant cette date cet hôpital n'avait aucune fonction médicale, ses malades étaient envoyées, si besoin, à l'Hôtel Dieu.

À la veille de 1789, l'hôpital abritait dix mille personnes et la prison comptait plus de trois cents femmes.

Pendant les massacres de septembre 1792 les bâtiments sont pris d'assaut, des orphelines, prostituées et/ou détenues sont libérées, d'autres sont violées et/ou massacrées.

À la fin du XVIIIe siècle on remplace une partie des basses loges « Dans les basses loges, sortes de cabanons de six pieds carrés, elles ne reçoivent d’air et de jour que par le guichet dont la porte est percée, un anneau de fer qui les étreints par le milieu du corps est rivé à la muraille, leurs pieds et leurs mains sont attachés ; tout mouvement leur est impossible. Nues pour la plupart et grelottant sous cette atmosphère humide, elles poussent des gémissements qui semblent sortir de terre »[4] , qui se trouvaient en contre-bas des loges neuves construites par Viel.

Ce n'est qu'au début du XIXe siècles que sont supprimées les chaînes, carcans et autres fers, la plupart des locaux les plus malsains, basses loges et cachots, subsistants sont détruits.

En 1911, l'hôpital de la Pitié est installé sur un site jouxtant celui de la Salpêtrière. Tous deux fusionnent en 1964. Ils forment aujourd'hui l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, faisant partie du groupement hospitalier Pitié-Salpêtrière—Charles-Foix depuis 2012.

Bals

Chaque année un bal est organisé le jour de la Mi-Carême, à la Salpêtrière, dans le cadre du Carnaval de Paris, c'est le bal des folles. Ce bal est offert aux pensionnaires de la Salpêtrière ainsi qu'a des invités et au personnel soignant. Ce bal pouvait être segmenté, l'un pour les folles adultes et les hystériques, l'autre pour les femmes idiotes, les épileptiques, etc[5]. Il existait également à la Salpêtrière un bal des enfants épileptiques.

Bâtiments classés ou inscrits monument historique

L'hôpital comporte de nombreux bâtiments classés aux monuments historiques depuis 1976[6]

Chapelle Saint Louis

La chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière est édifiée à la demande de Louis XIV pour l'hôpital de la Salpêtrière. La construction est confiée à l'architecte Louis Le Vau qui décède avant le début des travaux, le projet est alors repris par Libéral Bruant qui reprend le plan de Le Vau. La chapelle Saint-Louis est classée aux monuments historiques depuis 1976[6]

Cimetière de la Salpêtrière

Avant sa disparition, au XIXe siècle, il se trouvait à l'ouest de l'enclos, au dessus des potagers ou on a installé l'hôpital de la Pitié, au bout de la rampe de la Pitié, le long du boulevard de l'Hôpital, à l'emplacement de l'actuelle faculté de médecine Pierre et Marie Curie. Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt (voir Prisonnières ci-dessous) y est inhumée le 23 juin 1817

Prisonnières

  • Jeanne de Valois-Saint-Rémy (1756-1791), dite aussi comtesse de La Motte, déclarée coupable en mai 1786 dans l'affaire du collier de la reine, condamnée à être battue et fustigée nue de verges et flétrie d’un fer chaud en forme de la lettre V sur les deux épaules, que le bourreau lui appliqua sur la poitrine au lieu de l'épaule, et condamnée à la prison à perpétuité à La Salpêtrière, d’où elle s'échappe rapidement
  • Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt (1762-1817), femme politique et personnalité de la Révolution, fessée publiquement à l'Assemblée nationale en 1793, elle sombre peu à peu dans la folie et est internée, à la demande de son frère, à la Salpêtrière, elle y passera 20 années jusqu'à sa mort, vivant nue et objet particulier des visites dominicales à l'hôpital, elle est inhumée le 23 juin 1817 au cimetière de la Salpêtrière

Voies intérieures

Voir aussi

Notes et références

  1. Paris 1er janvier 1860, passage de 12 à 20 arrondissements
  2. Le délit de vagabondage ne sera abrogé, en France, qu'en 1994
  3. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k774126/f123.image.r=H%C3%B4pital%20de%20la%20Salp%C3%AAtri%C3%A8re La Salpêtrière : son histoire de 1656 à 1790, ses origines et son fonctionnement au XVIIIe siècle / par le dr Louis Boucher,... (p.119-120)]
  4. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k774126/f58.image.r=H%C3%B4pital%20de%20la%20Salp%C3%AAtri%C3%A8re La Salpêtrière : son histoire de 1656 à 1790, ses origines et son fonctionnement au XVIIIe siècle / par le dr Louis Boucher,... (p.54-55)]
  5. [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7744073 La Justice 4 mars 1894]
  6. 6,0 et 6,1 [http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PA00086592 « Notice no PA00086592 », base Mérimée, ministère français de la Culture]